mercredi 25 décembre 2024

"Les sept maisons d'Anna Freud" d'Isabelle Pandazopoulos

Anna Freud, la petite dernière de la fratrie, a une santé très précaire. Une infirmière rejoint l'équipe qui l'entoure. L'idée est principalement de la divertir, dans ce que nous croyons être ses derniers moments. Après un premier contact plutôt houleux, Anna finit par s'ouvrir.

La masturbation féminine : ce plaisir enlevé aux hommes, une pratique très mal vue. Cette névrose est apparue vers ses sept ou huit ans car oui il s'agit bien d'une névrose. À côté de ce soulagement (tel qu'elle en parle), elle n'hésite pas à repousser tout homme qui l'embrasse.

Anna doit absolument se marier, pour rentrer dans le rang. Mais elle a d'autres ambitions : devenir une référence en psychanalyse, ce qui signifie passer devant un jury d'homme dans un premier temps, puis diffuser ses théories.

À côté de cette construction personnelle, dans un monde dominé par les hommes, Anna Freud et sa famille vont faire face à la montée d'Hitler, les invasions en Europe et la fuite. De nombreuses personnes seront déportées, et ne reviendront pas. Nettoyer les pavés à la brosse à dents, la perte de moyens financiers : des aspects de cette période sombre sont plutôt bien développés.

Il me manque cependant de développements. "Vous souvenez-vous de mes psychoses plus jeunes ?" fait allusion à quelques lignes sur sa masturbation, s'il y a eu d'autres éléments ils sont passés sous silence. Elle va vivre la fuite, la perte de sa famille suite aux déportations, faire sa place parmi les hommes : certes au début du roman Anna Freud est alitée, signe certainement de refoulements de son vécu, mais il n'y a pas d'affect en ligne de mire : comment a-t-elle ressenti cet éclatement familial, a-t-elle cherché à avoir des nouvelles... Il y a un certain détachement.

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