"Oradour-sur-Glane 10 juin 1944"

Un village épargné par la présence nazi. Mais le Débarquement approche, cela se sent. Il y a une certaine fébrilité... Un garçonnet est attiré par les vaches. Une mère promène son enfant, le mari est prisonnier de guerre. Des hommes discutent au bar.

 

Jusqu'à l'arrivée de troupes. Un simple contrôle d'identité ils disent. Un enfant va s'enfuir de l'école : mon papa a dit si tu vois des allemands, fuis. Des femmes et enfants sont enfermés dans l'église qui sera mise à feu. Des hommes sont fusillés. Des habitations et granges sont incendiées.

C'est aussi les procès de ceux qui sont responsables de ce drame. Des Présidents se rendront à Oradour-sur-Glane pour marquer l'anniversaire de cette descente. Des survivants sont invités à partager leur témoignage.

 

Un mur commémoratif reprend les noms des victimes. Certains ont finis leur vie au fond d'un puits : un panneau invite le visiteur à se recueillir. Une plaque est également apposée sur un mur de l'église.

Des familles continuent le devoir de mémoire en partageant la parole de leurs aïeux. D'autant plus que parmi les décès, il y a eu des espagnols qui fuyait le franquisme : Oradour-sur-Glane est un lieu riche en Histoire internationale. Faire vivre la mémoire de toutes les victimes est important. 

"Mi-mouche - Premier round : tu veux te battre ?" de Véro Cazot et Carole Maurel

Lison et Colette sont jumelles. Lison brille en danse classique, Colette vite dans l'ombre et cela lui va très bien. Un accident de la route va changer la famille à jamais : Lison décède, la mère perd un bras. Malgré tout, Colette va prendre la place de Lison aux cours de danse. Jusqu'au jour où elle va découvrir la boxe...

Sa mère a un avis arrêté : tu feras de la danse ma fille, tu n'as pas besoin de la boxe. Colette utilisera des subterfuges pour sécher la danse et privilégier la boxe, trouver un rythme pour aller aux deux cours... Mais un parent finit par tout découvrir. Sa fille est une menteuse. Pour la peine, à la rentrée suivante, elle sera scolarisée à domicile.

Cela ne résous pas le problème de l'affirmation de soi : la danse c'était Louison, pour Colette c'est la boxe, le sport où elle excelle, où elle arrive à être passionnée, la hâte d'être à l'entraînement. Quelle est la limite du parent face à la passion d'un enfant ? Comment l'enfant peut-il s'affirmer ? 

 

L'ombre de la soeur est toujours là, cette voix qui donne la force d'avancer : ton truc c'est la boxe je suis contente pour toi, arrête la danse ce n'est pas grave de toute façon tu vois bien que ce n'est pas ton truc, quand arrêteras-tu de faire plaisir aux autres et quand est-ce que tes goûts seront mis en avant ?

"Chien 51" de Laurent Gaudé

Roman polar dans un monde futuriste, mais qui pourrait être le nôtre. En gros, l'environnement est catastrophique : pluies acides, tempêtes très violentes. La société est répartie en castes, entre ceux qui triment et qui ne sont pas protégés des aléas climatiques, et ceux qui bénéficient d'un dôme de protection et des dernières techniques médicales. Mais pour avoir ces nouvelles approches de la médecine, les soins ont d'abord été testés sur des cobayes de zones défavorisées... Vous voyez l'idée ?

 

C'est dans ce contexte qu'un cadavre est retrouvé. Sauf qu'il n'habite pas dans la zone où il a été retrouvé, il n'avait même pas l'accréditation pour aller là. Le système de la police n'est pas exactement celui que vous connaissez, même s'il y a le principe de grades et d'indics. Mener une enquête dans les bas-fonds de la société, entre deux averses acides, avec un chien de la zone 3 et une ambitieuse inspectrice de zone 2. Ce sera surtout synonyme de fouiller parmi l'Histoire avec l'implantation de GoldTex, qui a racheté le pays, les émeutes de rébellion, car même si un pays en faillite s'est vendu, il y a toujours des personnes prêtes à s'enflammer pour défendre ses droits.

Au-delà de ce rachat, il y a un trafic d'organes, la découverte de la réalité des tests médicaux pour le bien-être de la haute caste au détriment des autres habitants. À quel moment vous vous contentez d'être un simple policier qui enquête sur un meurtre ? Lorsque celui-ci est mêlé aux magouilles médicales 

"L'homme des mille détours" de Agnès Martin-Lugand

L'un a des rêves de famille. L'autre fuit toute forme d'attaches. Ils vont se croiser quelque part dans l'Océan Indien. Le retour de l'un d'eux, en France, est l'occasion de réussir une mission : retrouver quelqu'un, à St Malo, abandonné il y a 7 ans, sans laisser de traces...

 

Qu'est-ce qui fait que nous tournons le dos, du jour au lendemain, à des proches, à la région où nous sommes installés ? La fuite en avant ou pour réellement se reconstruire pour ensuite mieux faire face à l'ouragan du passé, mieux armé ?

L'un a tout quitté sans prévenir, alors que l'autre souhaite fonder une famille : comment l'un peut déteindre sur l'autre, changer la vision, modérer ? Fonder une famille pour fonder une famille peut pousser à passer à côté de belles histoires, sans forcément aboutir à la naissance d'un enfant. Est-ce vraiment l'ultime mission que de se reproduire ou le couple seul peut-il se suffire à lui-même ?

Il y aurait une attente sociétale qui pousserait l'individu à prendre des décisions qui vont à l'encontre de leur vraie mission de vie. Les parents peuvent nous voir en couple avec une personne en particulier, ils aimeraient voir des petits-enfants etc.

Publié en 2023, après La datcha (2021), nous faisons à nouveau face au dilemme entre le lien du sang et le lien de cœur. Il y a ce côté sauveur qui veut aider quelqu'un à se réparer, alors qu'il n'a rien demandé : vouloir changer l'autre.

"La datcha" de Agnès Martin-Lugand

Hermine croise la route de Jo. La vie ne l'a pas épargnée, elle a été abandonnée dans l'enfance et cherche un nouveau poste tout en se cherchant elle-même. Il gère un hôtel provençal, une ancienne ferme restaurée qui se nomme "La datcha" et lui propose alors de venir y travailler. Vingt ans vont s'écouler avant que tout risque de s'écrouler.

 

Tout est remis en question dès lors qu'il y a un décès. Cela va poser les questions de qui nous sommes, qu'est-ce qui fait que nous sommes nous, nos perspectives, le chemin que nous avons tracé.

Le jour où les propriétaires ne sont plus de ce monde, la Gamine se retrouve prise entre plusieurs feux. Son compagnon qui lui rappelle qu'elle a toujours été gracieusement hébergée, que sa gentillesse a permis aux propriétaires d'abuser d'elle pour le travail. Et maintenant quelle est sa vraie place ?

Les enfants se retrouvent en jeu, un couple qui vole en éclat en même temps que l'avenir de l'hôtel qui devient incertain. Un conjoint décède, trois mois plus tard l'autre va suivre. Qu'est-ce qui nous définit : le couple, être deux tout en restant soi, les enfants ?

Car lorsque l'un sent son heure venir, il repart auprès de sa famille la plus proche, aller mourir sur la terre qui l'a vu naître. Qu'est-ce qui nous définit : son lieu de naissance, le lieu où nous décidons de mettre des racines ? 

 

Il y a la question de sauver son couple. Il rêve de travailler dans une oliveraie avec sa femme, mais elle sait que sa place est à la Datcha. Se dresser face à celui qui est le père des enfants, celui avec qui vous avez passés des nuits, versé des larmes, eu des moments de rigolades.

C'est également la succession : que laissons-nous derrière nous ? À qui léguer ses biens, les rennes de son affaire ? Les liens du sang et les liens de cœur sont en jeu. Le fils de sang se met en retrait pour laisser sa place à celle qui est clairement faite pour gérer l'hôtel. Qu'est-ce que la famille ?

"Une éducation" de Tara Westover

Tara Westover a grandit parmi les mormons. La médecine est remise en question. L'école se fait en petite communauté. La religion a une place importante dans l'éducation en général. Ajoutez père survivaliste, vous voyez ce que Tara a pu vivre. À 16 ans, elle décide pourtant de prendre les choses en main et de quitter leur village. Autant dire que la pression morale sera très importante, cela ira jusqu'à menacer de la renier. Il est inutile qu'elle essaye de revenir, pour les vacances ou les fêtes : Tara est une paria.

 

Comment mêler sa communauté et son envie d'aller voir ailleurs ? D'apprendre par d'autres moyens ? De rencontrer d'autres personnes, se confronter à la société, expérimenter. C'est se faire sa propre opinion sur l'éducation à l'occidentale, échanger autour de religions, opinions politique et se faire sa vision. 

 

"Auprès des animaux - le quotidien des parcs animaliers"

Les parcs animaliers sont présents partout en France : pour les plus connus vous avez Beauval, Thoiry, La Flèche, le Parc zoologique de Paris (qui jouxte le jardin des plantes). Vous passerez à Lumigny, Clères, Sainte-Croix ou encore Calviac, Peaugres et Doué-la-Fontaine.

 

À chaque parc, une question se pose : le medical training, le bien-être animal, être vétérinaire, la reproduction nottament avec le sujet de la consanguinité et les échanges entre les parcs en France ainsi qu'en Europe, l'alimentation, les espaces verts, l'évènementiel, dormir dans un parc... 

 La question de la procréation assistée, la cryogénisation de semences : assurer la préservation d'espèces en voie critique d'extinction. Des engagements se font grâce à des créations dans le parc : conservatoire pour la protection des primates, fondation Le Pal Nature... 

La réserve zoologique de Calviac a 50% d'animaux inscrits sur la liste UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Il y a le trophée UNESCO Réserves de biosphère. Il est possible d'exister en tant que Société Coopérative d'Intérêt Collectif. Le parc animalier de La Barben propose le Life SOS Criquet de Crau dont 90% du territoire a disparu, avec un programme 2021-2025 pour la réintroduction de l'animal. Peaugres soutient le Cheetah Conservation Fund.

La ménagerie du zoo du jardin des plantes c'est 130kg de fruits et légumes, 15kg de viande, 7kg de poissons et crustacés par jour, il y a également de la récupération d'invendus de supermarchés.

Chaque parc met en avant un métier, une problématique, une création de fondation pour protéger une espèce en particulier, un engagement pour une préservation dans le milieu (un pays en particulier)...

"Elles" de Aveline Stokart et Kid Toussaint

Elle, c'est une nouvelle élève dans ce lycée. Certains élèves commencent à parler : qui c'est, d'où elle vient, il paraît qu'Elle a été renvoyée pour cause de violence physique... Elle va passer par plusieurs états psychologiques : se renfermer, envoyer promener une amie qui veut l'aider...

Dans sa tête, il y a plusieurs décors qui correspondent à ces états d'esprit. Bon, c'est l'adolescence, la période où beaucoup de choses sont remises en questions, nous cherchons à nous positionner en tant que plus vraiment enfant mais pas tout à fait adulte, se faire accepter par un groupe... Peut-être une bipolarité ?

En lisant le deuxième tome, nous continuons dans cette alternance entre la vie quotidienne et la vie dans la tête de Elle. Le véritable sujet n'est pas tellement l'arrivée dans un nouvel établissement, complètement occulté d'ailleurs : nous n'avons pas la considération autour du déracinement, trouver sa place, se faire de nouveaux amis avec les voisins...

Il s'agit de la quête de son identité. Car Elle va découvrir deux choses. La première est que sa mère n'est pas sa mère biologique. Une amie de lycée va réussir à organiser une rencontre entre Elle et sa mère biologique, ce qui va donner un certain apaisement : comme si son problème d'ancrage venait de cela, inconsciemment elle savait qu'elle n'était pas à sa place avec sa mère adoptive, même si elles s'entendent globalement bien.

Mais la multitude de personnalité ne vient pas de cette rupture biologique. Sa vraie mère, celle qui l'a mise au monde, attendait des sextuplés : d'où le nombre de personnes dans la tête de Elle. Mais sa mère a accouché d'un seul enfant : pendant la grossesse, Elle a absorbé les autres fœtus. En soi le phénomène existe vraiment. 

Personnellement, je trouve cette théorie des sextuplés absorbés un peu extrême pour expliquer la division psychologique. Même si "les autres" vivent dans le corps "survivant", nous avons tous un peu une sorte de cohabitation : selon la situation rencontrée, un trait de caractère va survenir plutôt qu'un autre...

"Le livre des portes" de Gareth Brown

Et si les livres avaient réellement des pouvoirs ? Livre de la matière, des portes, du désespoir, de l'immunité, de la joie, de la douleur, des illusions... Il y aurait 17 ouvrages. Cassie travaille dans une librairie à New-York. Elle a l'habitude de voir Mr Webber, un monsieur d'un certain âge qui vient peu avant la fermeture, se pose dans un coin et lit. Il va lui léguer un ouvrage étrange, juste avant de mourir (dans la librairie...).

 

Cassie et sa collocataire Izzie vont tenter de décrypter les pages. Elles ont entre leurs mains le livre des portes, qui permet de se déplacer d'un lieu à l'autre. Rapidement, Izzie va être la voix de la raison : nous ne savons pas les conséquences de ces voyages, d'avoir un tel livre. Elles vont rapidement le savoir : la Femme a décidé de les pourchasser. Mais il n'y a pas que la Femme qui est intéressée par ce livre.

Ces livres sont tellement rares qu'ils se vendent pour des millions de dollars, auprès d'un public très avertis. Nous découvrons les vrais pouvoirs du livre des portes, mais aussi de d'autres livres : voyages dans le temps, pousser au suicide, faire croire que l'on est mort... Tous les livres n'ont pas été décryptés : certains montrent qu'ils font partis de cette catégorie "pouvoirs" mais sans avoir réussis à trouver la personne qui pourra réveiller les capacités des pages (car oui, les livres ont leurs têtes et révèlent leurs secrets à qui ils veulent).

 

"Le silence de Bétharram" de Alain Esquerre et Clémence Badault

L'école Notre Dame de Bétharram est revenu sur le devant de l'actualité il y a quelques mois, lorsque François Bayrou est devenu Premier Ministre. En effet, alors qu'il était Ministre de l'Éducation, un scandale avait déjà éclaté. D'autant plus que sa fille a été élève là bas.

Lorsque vous êtes enfants, vous ne mettez pas forcément un mot sur une attitude déviante. Attouchement, viol. Et une fois que vous avez le mot, comment vivre avec, l'accepter, se reconstruire. Et à l'époque, c'était normal de se prendre des roustes. 

Un groupe Facebook est créée, pour inciter au partage. Loin de se douter de l'ampleur que cela allait être, les témoignages sont édifiants et s'enchaînent. Jusqu'au jour où un de ses bourreaux, adolescent au moment des faits, car oui des adolescents ont eu des attitudes déplacées envers les plus jeunes, va révéler avoir été lui-même victime des adultes...

Un avocat va mettre en garde : il y a beaucoup de prescriptions. Pour obtenir assez d'attention, déjà, il faudrait trouver des faits qui peuvent encore être portés devant la justice. Mais lorsque la personne n'est pas prête à aller jusque-là, prête à partager son traumatisme (ce qui est un énorme pas) mais pas partir en procédure...

 

 Des astérisques viennent préciser à certains endroit "présumé innocent jusqu'à preuve du contraire".

"The song about Green" de Gao Yan

Nous sommes à Taipei, Lu et Nanjun n'était pas faits pour se rencontrer et pourtant leurs chemins vont se croiser. Le lycée se termine, l'année à la fac a débuté. Celle qui était assidue avec de bons résultats va décrocher. Quel est le mal-être ? Besoin d'une année de césure ? Et si la musique était la solution, grâce à Nanjun ?

Des allers-retours entre Taipei et Tokyo, des passages chez des disquaires, des cours séchés et pourtant de bonnes notes. Une amie qui s'inquiète sur ce manque d'intérêt soudain pour les cours, la menace du tuteur de révéler l'absentéisme aux parents.

S'excuser très souvent, peut-être trop souvent. La maladresse pour exprimer ses sentiments, amicaux et amoureux. Paniquer de savoir que les parents peuvent être au courant des absences répétées. Pourquoi est-ce que les notes ne suffisent pas ?

Faire face à une nouvel échec lors d'un concours littéraire, avoir des difficultés à écrire. Vouloir vivre de la musique, patiner à Taipei : partir est-ce la solution ? Partir, réussir à se lancer, revenir ?

 

"Chute libre" de T.J. Newman

Bienvenue à bord du vol censé se crasher. Pour sauver sa femme et ses deux enfants, le pilote droit crasher l'avion. Le motif est géopolitique : le preneur d'otage veut faire payer les États-Unis dans un conflit, au cours duquel des anonymes ont perdus la vie. Rien de tel que le crash d'un avion pour marquer les esprits. Si le pilote refuse, la famille y passe : cela fera toujours un fait divers, moins marquant qu'un avion avec plusieurs dizaines de passagers à bord.

La situation n'est que la face visible de l'iceberg : comment s'assurer que le pilote ne vas pas communiquer la situation avec l'équipage ? Vous avez la réponse : une taupe, qui est au-dessus de tout soupçon. La connexion wifi n'a pas été désactivée, ce qui permet aux équipes au sol de suivre à peu près ce qui se passe là-haut. L'arrivée de l'armée aérienne déclenche le compte à rebours final : soit vous vous crashez, soit vous êtes abattus... Y a-t-il une troisième option?

Roman autour de deux négociations : une au sol pour sauver la famille et mettre le terroriste hors d'état de nuire, et dans les airs réussir à sauver les passagers. Au-delà du crash, il y a les préparatifs : inoculer un gaz toxique, parce que juste crasher, c'est trop brutal d'un coup...

"Pino, l'I.A émotionnelle" de Takashi Murakami

En 2058, les robots font partis du quotidien : soins médicaux, agriculture (uniquement sous serre à cause des conditions climatiques dégradées)... Une loi est votée : la fin des tests pharmaceutiques sur les animaux, ce qui est synonyme de licenciement, reclassement, et mise au rebuts de certains robots. Mais un robot va montrer des signes de rébellion, ce qui intriguera une salariée. Un journaliste a eu la mauvaise idée de soulever un sujet qui dérange. Dans la société, le marché noir permet le maintien de certains robots et de prolonger leur utilisation : la seule limite est vis-à-vis des mises à jours logicielles, à un moment donné, ils ne pourront plus être opérationnels, mais si vous pouvez avoir le même robot encore quelques années, est-ce vraiment nécessaire d'avoir la dernière version ?

 

Une dame se réveille d'un comas de 30 ans. Elle est persuadée que son fils est vivant, elle se voit encore comme la jeune femme d'avant le drame. Pino, son robot attitré (dérogation car cela n'est pas autorisé), va se faire passer pour son fils et donner le change au quotidien. Cela va intriguer le journaliste et l'ancienne salariée de robotique. Comment assurer la continuité lorsque le robot est vouée à terminer définitivement son service avant la fin de vie de la vieille dame ?

Une rébellion s'est mise en place, il est possible d'assurer encore certaines mises à jour moyennant des précautions. Un roman graphique autour de l’obsolescence programmée, les industriels décident pour la société quel outil technologique est le mieux (et accessoirement se faire un maximum d'argent au passage), de l'attachement entre humain et tas de ferraille.

"La résonance de Schumann" de Anna Scheele

Ce phénomène parle certainement à peu d'entres nous. Les oiseaux s'orientent grâce au magnétisme de la terre. L'Homme peut être sensible aux variations de vibrations : la résonance de Schumann a jusqu'à 11 harmoniques (la 1ère à 7,83hz à la 11ème 86,13hz).

Comme vous pouvez le voir sur l'image en bas de la couverture, il y a des variations : une couleur équivaut à une intensité d'activité. Plusieurs université se penchent sur les changements de ces ondes, aussi bien aux États-Unis, qu'en Russie et au Japon. Les ressentis : vaseux, troubles du sommeil...

Anna Scheele propose des conseils pour mieux se connecter, ce qui permet (ou permettrait) un meilleur équilibre : méditation en pleine conscience, Qi Qong, privilégier une connexion internet en filaire plutôt que Wifi, comment réduire les ondes chez soi...

 

 

"Que du vent" de Yves Ravey

Un quartier tout ce qu'il y a de plus banal, tranquille. En apparences. Car chacun a ses problèmes. Un homme voit son entreprise d'ambulances passer en liquidation judiciaire, il se lance dans les produits d'entretiens en gros. Une épouse est lasse de la vie avec son mari et demande le divorce. Une autre aura pour ambition de braquer le coffre-fort de son mari, dans la penderie de la chambre conjugale.

 

Méfiez-vous de l'eau qui dort. Il y a des histoires qui s'écrivent sans que vous en ayez conscience. Vous pouvez très bien entendre un voisin s'énerver après son chien qui n'obéit pas, un enfant en train de sauter sur le trampoline, une tondeuse ronronner. Mais qu'y-a-t-il vraiment derrière ces bruits ? Ces voitures qui passent ?

J'ai eu parfois un peu de mal à suivre la trame : les dialogues ne sont pas dissociés de la narration. Nous avons un seul bloc. Mais l'histoire en elle-même a un côté Desperate Housewives : lorsque la porte est fermée, vous ne savez pas ce qui se passe réellement. Même si vos voisins vous saluent, vous ne savez pas ce qu'il y a derrière ce sourire de façade.

"La révolution des algues" de Vincent Doumeizel

Nourrir, soigner, fabriquer, protéger l'environnement : ce sous-titre résume bien les propriétés des algues. Ce n'est pas anodin si dans certains pays asiatiques, je pense notamment au Japon, la longévité est important et avec des corps en bonne santé. Malheureusement, l'occidentalisation avec la mal-bouffe prend des parts de repas face à ces menus santé.

 

Cosmétiques, source de protéines, gynécologie : les bienfaits des algues sont mis en avant dans cet ouvrage. De nombreuses espèces peuvent être intégrées dans notre quotidien : alternative face à l'élevage intensif (protéines), influence sur le microbiote intestinal, remplacer le plastique, culture côtière avec de l'emploi... Les bénéfices semblent presque illimités.

 

 

"Seul, l'affaire Romandé de Vallette - Petit

Pendant des années, il a donné le change en faisant croire qu'il était un médecin respecté, reconnu. Lui, c'est Jean-Claude Romand : il n'est pas inscrit à l'ordre des médecins, ne fait pas partis de l'OMS, ne participe pas à des conférences aux quatre coins du globe. D'ailleurs, pour la déclaration d'impôts, dont il s'occupe et dont sa femme ne s'est jamais intéressée, il a toujours déclaré être étudiant.

 

La supercherie est révélée après l'incendie de sa maison : lors de l'autopsie, il sera révélé sa femme et ses enfants ont été tués avant l'incendie, dont l'origine est un bidon d'essence et une allumette. Les enquêteurs voudront interroger les parents de Jean-Claude : ils seront retrouvés tués à leur domicile, ainsi que le chien...

Et les amis, voisins ? Personne n'a rien suspecté. Le seul doute venait de sa femme, étonnée de ne jamais participer au sapin de Noël de l'OMS, mais bon, monsieur faisait valoir que ce type d'évènement allait à l'encontre de ses principes, admettons... 

"La vie est facile, ne t'inquiète pas" de Agnès Martin-Lugand

Ce roman s'inscrit dans la suite du roman "Les gens heureux lisent et boivent du café". Diane est rentrée en France. Nous sommes 3 ans après le décès de son maris et de sa fille, un an après son séjour en Irlande. Elle a racheté son café littéraire à ses parents, essaye de donner un nouveau souffle au lieu. Félix joue les entremetteurs mais, lassée de rendez-vous bancal en rendez-vous bancal, Diane finit par rencontrer Olivier. Ils parlent d'emménager ensemble...

Mais Diane va apprendre la maladie d'une personne qui lui est cher, à Mulranny. Ne t'en fais pas, je m'absente une semaine... Mais cette semaine va remettre en question ses certitudes. D'autant plus qu'elle va rencontrer Duclan, le fils de Edward. Sauf que le garçon a 6 ans et ne faisait pas parti du paysage lors de son séjour l'année précédente...

Qu'est-ce que se reconstruire après des décès brutaux ? Faut-il vendre son commerce et aller vivre là où vous avez repris pied, connaissant les tempéraments de chacun, les conséquences pour son collaborateur (garantir le maintien de son poste ou non dans le cadre de la vente du café littéraire) ? Qu'est-ce que la famille ?

"Les gens heureux lisent et boivent du café" de Agnès Martin-Lugand

Diane perd son mari et sa fille, dans un accident de la route. Ils étaient partis en riant : telle est l'image que Diane veut garder, et non pas un corps dans un lit d'hôpital ni à la morgue. Un an s'est écoulé, et Diane est toujours l'ombre d'elle-même. Poussée par Félix, les yeux fermés, Diane va choisir sa destination pour s'offrir une pause. Direction l'Irlande, laissant derrière elle son café littéraire "Les gens heureux lisent et boivent du café", aux bons soins de son collaborateur.

 

Passer de la France à l'Irlande a déjà de quoi dépayser : rouler à gauche, la langue, la monnaie. Et attention l'Irlande n'est pas l'Angleterre. La propriétaire est ravie que son cottage soit habité pour l'hiver. Le tour de la bourgade est très vite réalisée et Diane est présentée aux piliers de la ville. Pour reprendre l'expression de Félix : bienvenue au pays des rugbymen mangeurs de moutons. Ce à quoi Diane ajoutera : et buveurs de bières très brunes. L'arrivée se passe bien, jusqu'à la rencontre avec Edward, qui était contre la location du cottage... Il daigne à peine adresser la parole à Diane...

La glace va finir par se briser, mais après des débuts houleux : tu ne fais rien de tes journées, ton mec a dû mourir d'ennui à ton contact, j'ai perdu une pellicule photo à cause de toi... Pendant que Diane fait face au compteur électrique qui disjoncte, à du vin rouge imbuvable et tente de ne pas sauter au cou d'Edward vu son attitude grossière.

 

Edward et Diane vont s'apprivoiser : garder le chien, traversée maritime, initiation à la photo... Elle réussira à parler de son mari et de sa fille, sans s'effondrer. Mais la confiance va être rompue en un claquement de doigt, avec l'arrivée d'une personne à laquelle Diane ne s'attendait pas. Car si Edward est venu vivre à Mulranny, c'est sans compter sur la détermination d'une femme qui est bien décidée à le récupérer. Deux personnes qui ont des casseroles à ranger : ils se sont trouvés, et dans quelle mesure vont-ils s'entraider ? Peut-être le retour de Diane en France va ouvrir les yeux à Edward, peut-être va-t-il repartir dans une relation toxique : à vous d'imaginer une évolution possible.

En attendant, Diane est rentrée à Paris, avec Félix son collaborateur c'est le retour au café littéraire : y aura-t-il des changements dans le café, dans son lieu d'habitation pour Diane... Une nouvelle page est à écrire.

"Stella" de Piergiorgio Pulixi

Stella, 17 ans, est d'une beauté à couper le souffle et elle le sait. Mais elle est retrouvée mort, sauvagement assassinée. Car leur meurtre est la seule option possible lorsque son corps mutilé est retrouvé. Elle évolue dans un monde où bon nombre de personnes pourraient lui en vouloir : le copain jaloux possessif, un père au comportement limite, une mère absente, une amie qu'elle a rabaissé...

 

L'enquête va révéler bien d'autres choses. Un maître-chanteur, un indic, un professeur qui couchait avec une élève (qui a une vidéo à l'appui pouvant servir de garantie). Un rêve de quitter la région pour vivre son rêve mais, alors qu'il y avait tout pour partir, la personne est restée. C'est aussi une évasion de prison, suite à l'annonce du meurtre de Stella. L'enquête doit tout démêler, au fil des découvertes.

Comme à son habitude, nous retrouvons des phrases en sarde, vénitien et napolitain. Un des enquêteurs s'est par ailleurs mis au sarde, pour essayer de se fondre dans l'atmosphère dominante.

"Jurassic world : renaissance" de Gareth Edwards

Sorti en salles le 4 juillet 2025, avec entres autres au casting Scarlett Johansson et Mahershala Ali, nous retrouvons nos chers dinosaures. Mais le contexte a bien changé depuis "Le monde d'après". L'environnement de la terre ne convient plus à ces animaux, ils ne vivent plus qu'à certains endroits du globe, dans des zones équatoriales dont le climat correspond mieux à leurs origines. Trois spécimens détiennent une clef, pouvant permettre aux scientifiques de mettre au point un remède contre une maladie humaine. Sauf que les prélèvements doivent être réalisés sur des éléments vivants, et non pas à partir d'ossements de musées...

Le point de départ est intéressant : les animaux du crétacés sont la clef de survie pour les humains. Le défi est la collecte de sang. Rapidement, une autre question est soulevée : si les échantillons sont donnés au commanditaire, le traitement sera vendu à un prix exorbitant, ne permettant pas l'accès au soin pour tous. Faut-il donner les échantillons au laboratoire officiel, ou donner à la concurrence et espérer un meilleur accès à ceux qui en ont besoin ?

Sur la route vers la zone où les bestioles vivent, les explorateurs vont croiser la route d'une famille : le voilier a été heurté par une bestiole marine, pas vraiment traditionnelle. Cette situation va révéler un comportement particulier : l'animal va avoir de l'aide d'une autre espèce, afin de finir la chasse.

Dans l'absolu, deux bons points pour ce nouvel opus.

// Nous allons nous retrouver face à des dinosaures issus de croisements d'espèces, car l'île hébergeait un laboratoire : des scientifiques croisaient des animaux pour répondre à la demande du public (les gens sont lassés de toujours voir les mêmes dinosaures), sauf que l'équipe a dû fuir et les animaux vivent leur vie. Nous nous retrouvons par exemple face à une sorte de tête de Béluga sur un corps de tricératops avec des pattes de T-rex.

// La prédation des bestioles est loin d'être exceptionnelle, c'est à se demander comment ils sont pu faire pour être encore vivants : incapable de choper une gamine de même pas 10 ans...

// Quant à l'évasion des survivants humains, à bord d'un bateau pneumatique, alors qu'à l'aller ils étaient sur une sorte de bateau à moteur type hors bord croisé avec chalutier : à aucun moment il n'y a d'appel à l'aide, comment comptent-ils rejoindre les côtes ?

"Les mystères de Fleat House" de Lucinda Riley

Bienvenue au pensionnat de Fleat House. Il a un lourd passé : un adolescent s'y est pendu... Bien des années plus tard, un nouveau drame s'y déroule. Au-delà d'enfermement dans une cave, de remarques désobligeantes, c'est un couple qui se sépare : madame se remet en couple avec un homme qui démarre au quart de tour, il n'envisage pas que l'ex mari soit dans les parages...

 

Le mal-être du fils sera entendu par le père, quant à la mère elle ne saura pas trop quoi penser : le compagnon a lui une idée bien arrêtée sur le sujet, il faut serrer les dents. Sauf que l'ex-mari, alcoolique, se retrouve au milieu d'une enquête pour meurtre...

L'enquête va révéler des liens de parentés insoupçonnés. Un secret lourd à porter pour celle qui a abandonné son bébé à la naissance, celle qui ne se doute pas fréquenter son neveu... Une chevalière donne une piste mais il est difficile d'y croire...

 

Lucinda Riley affectionne les liens familiaux complexes, la quête de ses origines : ce roman ne déroge pas à sa ligne de conduite. À quoi tient la découverte de filiations ? Un drame contribue au mythe d'un lieu, mais lorsque le schéma se reproduit : qu'en penser ?

"Le dernier message" de Nicolas Beuglet

Dans la trilogie Grace Campbell, je demande le tome 1 "Le dernier message", et je n'irais peut-être malheureusement pas plus loin. L'enquêtrice Grace Campbell arrive dans un monastère : un voyageur, hébergé depuis plusieurs mois, a été retrouvé mort. De retour après un an sur la touche, c'est l'opportunité pour l'enquêtrice de redorer son blason. Au fil de l'enquête, il va y avoir une corporation au nom grec, avec de filiales - également aux noms grecs. Des individus affirment être la propriété de ce groupuscule.

 

Nous sommes la sixième génération à pouvoir inverser la vapeur. Nous sommes débilisés du fait des écrans, peu de gens lisent, s'informent, croisent les informations : le Q.I a baissé... Cela impacte les décisions : moins de réflexion, moins de dialogue. Malheureusement, je ne ressens rien de tout cela au fil de ma lecture, juste un groupuscule extrémiste qui veut faire entendre une théorie en entrant chez les gens (filmé en live et augmentation d'audience qui commente l'effraction). J'ai dû mal à cerner la position : il s'agit d'éliminer un groupe qui veut faire valoir une baisse d'intelligence dans la société mais en trafiquant l'ADN humain... Et le retour à la culture ?

L'Univers n'a pas été créée comme nous le croyons, et des formules mathématiques le prouvent (en plus de démontrer la baisse de Q.I) : il n'est pas question de Darwin ni de main de Dieu. Admettons, une nouvelle théorie sur nos origines.

Je ne capte pas le côté thriller. L'univers n'est pas ce que nous croyons, le QI baisse : plutôt que d'éclairer les individus, il est question d'ADN, de générations d'humain modifiés... Mais à quel moment ressentons-nous le danger de ces modifications génétiques ? À quel moment les scientifiques sont-ils traqués, quand cherchent-ils à sauvegarder leurs travaux (trouver une personne de confiance...) ?

L'enquêtrice cache quelque chose chez elle, d'où l'intrusion : la question est soulevée, que cache-t-elle, au point de se confronter à l'individu ? Élément trop peu creusé, limite je n'ai pas envie d'en savoir plus. Oui elle a des secrets, mais encore ?